JIHAD'S GRANDPARENTS

 

JIHAD'S GRANDPARENTS 

Sariya's voice breaks when she evokes her grandson. He is born in Syria, in 2016, and she knows him only through photos and videos she received via social networks, she keeps them very preciously in her phone. She prepared (set?) a bed for him, with some teddies. « He’s almost one year old. I’ve already messed some many moments with him! He’s always smiling and laughing. When he’ll be in France, we'll have to make up for lost time. We kept him a room, just next to ours. Maybe, at the beginning, he won’t sleep very well ». Since her daughter, who was still a minor at the time, left for Syria, this (little) lady with a determined eye is permanently on her phone. Before the battle of Rakka, in last june, Mother and daughter used to talk all day long, as soon as the Internet connection was working, since that doesn't happen anymore. 

When she goes upstairs in her house in the south of France, Sariya collapses in tears in front of her daughter's bedroom door." Families of victims of jihadist attacks may have lost a child as well, but they do not, like us, carry the burden of shame. They are respected by the French authorities, and they have a place to mourn their loved ones. We bear responsibility for the departure of our children, and we can't tell anyone about it." For her and her husband, time stood still. Among their loved ones and friends, few know. " We tell them our daughter is at a friend's house, or she's on vacation. I'm so scared that people will turn away from us. There are no words to express what I feel. Love, anger... everything mixed up. » Since the fall of Rakka on 17 October, Sariya has been waiting with apprehension for news from Syria.

 

LES GRANDS PARENTS DU JIHAD PAR EDITH BOUVIER

La voix de Sariya se casse quand elle évoque son petit-fils. Il est né en Syrie, en 2016, et elle ne le connaît que par les photos et les vidéos reçues via les réseaux sociaux, qu’elle garde précieusement dans son téléphone. Elle a préparé un lit, rassemblé des peluches. « Il a presque
1 an. J’ai déjà manqué tant de choses avec lui ! Il passe son temps à rire et à sourire. Quand il sera en France, il faudra rattraper le temps perdu. On lui a gardé une chambre, juste à côté de la nôtre. Au début, il ne dormira peut-être pas bien. » Depuis que sa fille, alors encore mineure, est partie en Syrie, cette petite dame au regard déterminé est en permanence collée à son téléphone. Avant, mère et fille se parlaient toute la journée, dès que la connexion Internet fonctionnait. Ce n’est plus le cas depuis le début de la bataille de Rakka, en juin dernier. Quand elle monte à l’étage de sa maison du sud de la France, Sariya s’effondre, en larmes, devant la porte de la chambre de sa fille. « Les familles de victimes d’attentats djihadistes ont pu perdre un enfant aussi, mais elles n’ont pas, comme nous, le poids de la honte à porter. Elles sont respectées par les autorités françaises, et elles ont un endroit pour pleurer leurs proches. Nous portons la responsabilité du départ de nos enfants, et nous ne pouvons en parler à personne. » Pour elle et son mari, le temps s’est arrêté. Parmi leurs proches et amis, rares sont ceux qui savent. « On leur dit que notre fille est chez une amie, ou qu’elle est en vacances. J’ai tellement peur que les gens se détournent de nous. Il n’y a pas de mots pour exprimer ce que je ressens. L’amour, la colère… tout s’entremêle. » Depuis la chute de Rakka, le 17 octobre, Sariya attend avec appréhension des nouvelles de Syrie.

 

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