Marseilles. Council Estates under the Knife
Marseilles
Council Estates under the Knife :
Injections, breast implants, liposuctions… In the Quartiers Nord, plastic surgery has exploded in the milieu of Méghribine muslim womenof modest means. All under the influence of RealityT V and a certain desire for social emancipation/
« It’s illegal, but I don’t care ; I had to have it. » Myriam has all the good looks and willfullness of her sixteen years. Two weeks ago, a surgeon gave her three injections to her lower lip : two close to the corners of her mouth, one in the middle. At a cost of 350 euros to the under-age girl, only half of the syringe of hyaluronic acid was used. « The rest I’ll use later, » foresees the young girl. The walls of her bedroom, like any other adolescent refuge, sport a ticket to a One Direction concert, photos of Cara Delevingne and Justin Bieber, alongside selfies and photos of school friends. Myriam lies on ther bed with Queen, her small white dog at her side. She applies to her lips – Le Dolce K – a deep red matt lipstick by Kylie Jenner, the youngest of the Kardashian clan. The latter is very much the inspiration for the injections Myriam has just had. « Kylie has a style I like…she’s an easy model to follow, » she says without blinking.
In the family house in the 13th Arrondissement, a tiny piece of the country stuck between delapidated housing blocks, the Marseilles schoolgirl, of Moroccan origin, follows celebrity blogs on fashion and beauty, passing her time on Instagram and watinges the cable channel E ! non-stop.
« American and English programmes are less stupid than the French ones, » affirms Myriam, a fan of « Kardashian » and « Geordie Shore », two series populated by extravagantly sculpted bodies and revealing clothing.
« I do find the Kardashians a bit dumb, but they are really attractive… » The next step for this tall young girl : to wait her majority before getting work on her behind. She’ll have implants put in… that she promises will be reasonable, « Not like Nicki Minaj, get real ! » she laughs.
The Northern precincts of Marseilles, four « arrondissements » (the 13th, 14th, 15th and 16th) are home to a third of the city’s population. Some 300, 000 people disseminated in a patchwork of mundane suburbs and vast, crumbling, run down housing projects …Housing estates perennially viewed through a prism of social deprivation – unemployment can reach a level of 50%. – the gangrene of drug trafficking, murder by Kalashnikof (a dozen such deaths just this year) and religious radicalizatio. In te midst of this, nevertheless, more and more women are turning towards medical acts and plastic surgery.
Cités sous bistouri
Injections, implants mammaires, liposuccions… dans les Quartiers Nord, la chirurgie esthétique explose chez les femmes maghrébines d’origine modeste. Sur fond d‘influence de la téléréalité et de désir de revanche sociale.
« Ce n’est pas légal, mais je m’en fous ; je le voulais absolument. » Myriam a la beauté et l’entêtement de ses 16 ans. Il y a deux semaines, un chirurgien pratiquait trois injections dans sa lèvre inférieure : deux près des commissures et une au centre. Sur la seringue d’acide hyaluronique facturée 350€ à la mineure, seule la moitié a été utilisée : « Le reste, je pourrais le rajouter plus tard », anticipe la gamine. Aux murs de sa chambre, rangée comme toute tanière d’ado, une place de concert du groupe One Direction, des photos de Cara Delevingne et Justin Bieber voisinent avec selfies et clichés de copains du lycée. Myriam se love sur son lit, Queen, son petit chien blanc, à ses côtés. Elle ourle ses lèvres d’un rouge nude et mat – le Dolce K – siglé Kylie Jenner, la benjamine de la tribu Kardashian. Cette source d’inspiration n’est pas pour rien dans les injections qu’elle vient de subir. « Kylie a un style que j’aime... Elle est facile à utiliser comme modèle », assure Myriam sans ciller.
Dans la maison familiale du 13e arrondissement, micro bout de campagne enserré de petits immeubles fatigués, la lycéenne marseillaise aux racines marocaines s’essaye au blogging mode-beauté-people, passe pas mal de temps sur Instagram et regarde la chaîne E ! en boucle. « Les émissions américaines ou anglaises sont moins débiles que les françaises », garantit Myriam, fan des « Kardashian » et de « Geordie Shore », série peuplée d’Anglaises aux formes extravagantes et court-vêtues. « Les Kardashian, je les trouve un peu connes, mais elles sont vraiment jolies… » Prochaine étape, pour la longiligne demoiselle : patienter jusqu’à sa majorité et se refaire faire les fesses. Une pose d’implants qu’elle promet raisonnable. « Pas comme Nicki Minaj, quoi ! », rigole-t-elle.
Les quartiers Nord de Marseille. Quatre arrondissements (les 13e, 14e, 15e et 16e) qui concentrent un tiers de la population de la ville. Quelque 300 000 personnes réparties au gré de noyaux villageois modestes et de grands ensembles déglingués. Des cités toujours vues à travers le prisme de leur misère sociale – le chômage peut y flirter avec les 50% – , des réseaux de drogue qui les gangrènent, des règlements de compte à la kalach – une douzaine de morts depuis le début de l’année – et de la radicalisation religieuse… Ici, pourtant, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir recours à des actes de médecine et de chirurgie esthétique.