"We live in poverty, but we remain standing."
In Katwe on Lake Edward, about ten wooden boats leave for the border. Each has two men on board, handling a motor or a paddle. The city centre comes alive a few hours later. Silent young men fill a bar where a television shouts the music of a video clip, while three young women alternate dancing and sips of Waragi, the local gin. One of the young people slips a ticket to one of the girls and they disappear behind the room.
The sun is already high when the boats that fished between the hippopotamus beds return, while children draw water from the lake shore protected by anti crocodile cages. A man standing on the shore keeps a record. Each "fisherman" gives 500 shillings of his meagre catch to the fishermen's cooperative, "to prevent them from drinking all their fish," says the man.
We are on the shores of Lake Edward in the heart of Queen Elisabeth National Reserve, Uganda.
Populations survive on salt, fish or nothing in the middle of tourist buses that hunt down the few lions in this unesco-listed park. "We live in poverty, but we remain standing," an old evangelical woman told me.
Oil has just been discovered there.

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«Nous vivons dans la pauvreté, mais nous restons debout.»

A Katwe sur le lac Edouard, une dizaine de barques en bois partent en direction de la frontière. Chacune a deux hommes à son bord, maniant un moteur ou une pagaie. Le centre-ville s’anime quelques heures plus tard. De jeunes hommes silencieux remplissent un bar où une télévision hurle la musique d’un clip, tandis que trois jeunes femmes alternent la danse et les gorgées de Waragi, le gin local. Un des jeunes glisse un billet à une des filles et ils disparaissent derrière la salle.

Le soleil est déjà haut quand les barques qui ont pêché entre les bancs d’hippopotames reviennent, pendant que des enfants puisent de l’eau au bord du lac protégés par des cages anti croco. Un homme debout sur le rivage tient un registre. Chaque «fisherman» donne 500 shillings de sa maigre pêche à la coopérative des pêcheurs, «pour empêcher qu’ils boivent tout leur poisson» dit l’homme.

Nous sommes au bord du lac Edouard en plein coeur de la réserve nationale Queen Elisabeth, en Ouganda.

Des populations survivent de récolte de sel, de poisson ou de rien au milieu des cars de touristes qui traquent les quelques lions dans ce parc classé par l’unesco. «Nous vivons dans la pauvreté, mais nous restons debout.» me dira une vieille femme évangéliste.

Du pétrole vient d’y être découvert.