See EU later
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Quatre ans sur la route du Brexit
Quitter l’Union européenne sera facile, ont fait croire les europhobes aux Britanniques. Le Brexit sera un antidote rapide et indolore à des années d’oppression par les bureaucrates étrangers de Bruxelles. Pourtant, il aura fallu quatre interminables années, après le référendum du 23 juin 2016, pour finaliser le départ, désormais effectif depuis le 1 février 2020.
See EU later emmène le lecteur dans un voyage à travers la Grande-Bretagne, du nord au sud et de l’est à l’ouest, à la rencontre de Britanniques ordinaires, ceux qui vivent dans les zones rurales, les villes post-industrielles ou les cités universitaires. Les citations associées, enregistrées lors d’entretiens avec chacun des sujets, offrent un indice sur les sentiments intimes - joie, colère, soulagement ou désespoir - qui se cachent derrière un débat souvent trop technocratique. Elles nous rappellent que le Brexit et l’appartenance à l’Europe sont des questions extrêmement personnelles.
Ed Alcock est un photographe britannique, et membre de l’Agence Myop. Il vit en France depuis vingt ans. Dans la foulée des résultats qu’il n’avait pas anticipés, il s’est lancé dans un voyage, long de quatre ans, en partenariat avec Le Monde. Son ambition était de percer à jour, sans jugement, le choix si incompréhensible à ses yeux de ses compatriotes, quittés vingt ans plus tôt.
Avaient-ils changé ? Etait-ce lui qui avait changé ? Une grande partie des britanniques, si ouverts aux européens, étaient-ils réellement devenus xenophobes ou avaient-ils été manipulés par des médias et partis politiques peu scrupuleux ? Regrettaient-ils leur choix ? Pouvaient-ils encore changer d’avis ? C’est à ces questions que Ed Alcock a tenté de répondre durant ces longs mois, tandis que la saga politique du Brexit s’enlisait dans les couloirs du Palais de Westminster, de Downing Street et de la Commission européenne.
Prises sur l’ensemble de la période de quatre ans, entre le 27 juin 2016 et le 1er février 2020, la série complète comprend plus d’une centaine de portraits d’hommes et de femmes de tous horizons et de tous âges. Des riches propriétaires terriens aux travailleurs, en passant par les chômeurs, les agriculteurs, les pêcheurs, les employés de bureau, les étudiants, les politiciens, les militants locaux de droite et de gauche et, enfin, ceux qui étaient trop jeunes pour voter en 2016 et qui ont le sentiment, dans leur grande majorité, de s’être fait voler leur avenir.