Égypte : le patrimoine menacé

À Louxor, tout le monde vit du tourisme. Même le Nil, qui coupe la ville en deux, semble ici avoir pour dessein de servir d’autoroute aux bateaux de croisière et aux felouqas, petites barques destinées aux voyageurs plus modestes, qui y défilent sans discontinuer. Sur l’un des bateaux au charme de l’ancien, un lettrage doré cerclé de rouge s’affiche en prophétie : « Profitez-en avant que cela ne devienne un souvenir ».

Face aux changements climatiques, l’Égypte et son patrimoine avancent aujourd’hui vers un futur incertain. Entre la multiplication des épisodes de sécheresses, les hausses de température ou la montée des eaux sur la côte méditerranéenne, ses cinq millénaires d’histoire et septs monuments inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO sont menacés. L’industrie touristique et ses 12% de PIB pourrait en pâtir, dans un pays à l’économie déjà exsangue.

En 2022, année où l’Égypte accueille la COP27, une stratégie nationale sur le changement climatique est annoncée. À en croire les rares militants encore actifs malgré la répression érigée en doctrine, les mesures mises en place jusqu’à présent sont insuffisantes pour répondre aux défis climatiques et environnementaux.

D’Alexandrie à la Haute-Égypte, nous avons descendu le Nil pour documenter le patrimoine matériel et immatériel en danger, les initiatives et les personnes qui luttent pour le préserver, à contre-courant d’un régime obsédé par le développement au point d’en oublier le passé - et les clés qu’il recèle pour s’adapter. Un voyage dans un présent sous chape de plomb, où se croisent, parfois sans se rencontrer, la résilience des pierres et les forces contradictoires qui s’affairent à les polir, ou à les anéantir.

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