Syria - Raqqa, ten years of war
On 15 March 2011, the first sparks of the revolution rumbled across Syria, first in Damascus, then in the rest of the country. Very quickly, the revolutionaries armed themselves against a regime that repressed the uprising in blood, particularly in Aleppo and Homs.
In Raqqa, it was not until the spring of 2013 that the crowd, in jubilation, finally toppled the statues dedicated to the despot Bashar Al-Hassad. The first provincial capital to fall entirely into the hands of the opposition, the euphoria was short-lived, however: the Free Syrian Army was quickly absorbed by the jihadists of the Al-Nusra Front, who were themselves replaced in 2014 by the Islamic State group (EI or Daech). Raqqa then became the capital of the caliphate.
In 2017, the final offensive launched by the international coalition and the Kurdish forces to take the city back from the hands of the jihadists will certainly be victorious, but not at any price: 80% destroyed, Raqqa is now only a vast heap of misery and dust.
The black flag of Daesh that used to fly over the city has since been replaced by that of the Syrian Democratic Forces, the Arab-Kurdish alliance that has controlled north-eastern Syria since the end of the war against the jihadists, but what is left of Raqqa? Among the rubble of the city, life is growing like a weed between the cracks of a too dry soil. Raqqa, ten years later, is struggling to get back on its feet.
Le 15 mars 2011, les premières étincelles de la révolution font gronder la Syrie, d’abord à Damas, puis suivra le reste du pays. Très vite, les révolutionnaires s’arment face à un régime qui réprime le soulèvement dans le sang, notamment à Alep ou encore Homs.
À Raqqa, il faut attendre le printemps 2013 pour que la foule, en liesse, renverse enfin les statues dédiées au despote Bachar Al-Hassad. Première capitale provinciale à tomber entièrement aux mains de l’opposition, l’euphorie sera cependant de courte durée: l’Armée Syrienne Libre est très vite absorbée par les djihadistes du Front Al-Nusra, eux-mêmes remplacés en 2014 par le groupe Etat islamique (EI ou Daech). Raqqa devient alors la capitale du califat.
En 2017, l’offensive finale lancée par la coalition internationale et les Forces Kurdes pour reprendre la ville des mains de djihadistes sera certes victorieuses, mais pas à n’importe quel prix: détruite à 80%, Raqqa n’est plus qu’un vaste amas de misère et de poussière.
Le drapeau noir de Daesh qui flottait sur la ville a depuis été remplacé par celui des Forces démocratiques syriennes, l’alliance arabo-kurde qui contrôle le Nord-Est de la Syrie depuis la fin de la guerre contre les jihadistes, mais que reste-il de Raqqa ?
Parmi les décombres de la ville, la vie repousse comme une mauvaise herbe entre les fissures d’un sol trop sec. Raqqa, dix ans après, se relève péniblement.